Description
Safina Virani is a Ugandan feminist with a degree in international relations specializing in peace and conflict. Her commitment to women's rights began during her studies, during which time she also advocated for the integration of refugees in her country. She is a founding member of the Frauen Initiative Uganda. This organization provides victims of sexual assault with medical care, legal advice and psychological support. Safina is an activist for women's liberation and a global advisor for the feminist fund FRIDA.
Interview Safina VIRANI – 25 juin 2024
Could you please introduce yourself?
Je m’appelle Safina Virani et je suis une féministe ougandaise. Je travaille actuellement pour la Frauen Initiative Uganda et le fonds des Jeunes Féministes FRIDA.
Quel est votre engagement en tant que défenseure des droits humains ?
En tant que féministe, je milite pour les droits des femmes, et plus spécifiquement contre les violences sexuelles et sexistes. Mon travail au sein de la Frauen Initiative Uganda consiste à promouvoir l’accès à l’aide médicale d’urgence pour les victimes de violences sexuelles.
En Ouganda, deux infections au VIH sur trois touchent des filles de moins de 18 ans. Notre organisation travaille à promouvoir l’éducation et l’accès aux soins pour réduire le risque de contamination chez les jeunes femmes. Nous fournissons également une assistance juridique et psychologique aux victimes de violences sexuelles.
À FRIDA, nous offrons des subventions aux organisations locales qui mènent des actions féministes en Afrique subsaharienne. Mon rôle consiste à examiner les demandes de subventions et à formuler des recommandations pour les améliorer. De plus, je milite pour la justice de genre et contre la précarité menstruelle. J’ai notamment mené des campagnes et organisé des dépistages du cancer du sein dans les prisons pour femmes en Ouganda.
Why did you decide to get involved in human rights?
Dans mon pays natal, la situation des droits humains est critique, et celle des droits des femmes est encore plus alarmante. Confrontée quotidiennement à ces injustices, j’ai décidé de m’engager : j’ai commencé à militer dès mon adolescence en co-fondant le « club de services communautaires » de mon lycée et en menant des actions de sensibilisation au sein de ma communauté. La précarité menstruelle des jeunes filles m’a particulièrement marquée, me convainquant de la nécessité de participer activement au changement.
Par la suite, j’ai travaillé avec les communautés de réfugiés, plaidant pour leur intégration en Ouganda. J’ai été profondément touchée par les histoires de femmes victimes de violences sexuelles pendant les conflits, ce qui m’a poussé à étudier les relations internationales pour œuvrer dans les domaines de la paix et de la résolution des conflits. Lors du confinement lié à la pandémie de Covid-19, l’Ouganda a connu son propre mouvement Me Too, où de nombreuses femmes ont dénoncé les abus sexuels qu’elles avaient subis. Cependant, la situation n’a guère évolué.
Face à cette réalité, je me suis entourée de jeunes féministes et nous avons décidé de créer un espace de parole où les victimes de violences sexuelles et sexistes pourraient partager leurs histoires. Nous avons ensuite fondé notre organisation , réalisant qu’un simple espace de parole ne suffisait pas à combler les lacunes du système.
Comment l’Initiative Marianne vous a-t-elle aidé à réaliser votre projet ?
Je suis ravie d’avoir pu rencontrer d’autres défenseurs des droits, car cette expérience nous a permis d’apprendre énormément les uns des autres. Travailler avec des féministes dont la vision différait de la mienne était très enrichissant.
Le programme m’a également permis d’être en lien avec Médecins du Monde, avec qui je vais désormais pouvoir collaborer. Cela pourra me permettre d’obtenir des fonds pour soutenir mon organisation sur une période de deux ans, ce qui est une opportunité exceptionnelle. Grâce à cette subvention, nous serons en mesure de fournir des services à l’échelle nationale. Cela n’aurait pas été possible sans ma participation à l’Initiative Marianne.
A l’issue du programme, quels ont été vos projets ?
A mon retour en Ouganda, j’ai poursuivi mon travail sur le terrain en tant que féministe. J’ai principalement travaillé sur l’un des projets de notre organisation portant sur la thérapie de groupe. Depuis, nous cherchons à donner de la visibilité à notre travail et à faire grandir notre organisation. Nous cherchons à étendre notre capacité afin de faire face à l’augmentation des niveaux de violence basée sur le genre.
Aujourd’hui, je souhaite faire grandir mon organisation, et cela semble pouvoir se concrétiser, grâce à la subvention dont nous allons bénéficier.
Personnellement, je souhaite obtenir un master en études de genre ou gouvernance et diplomatie avec un focus sur la paix et les conflits, ou sur les questions de genre. Mon objectif est de pouvoir travailler avec les victimes de violences sexuelles en zones de conflits. Le continent africain est confrontée à de nombreux conflits, et les violences sexuelles qui y surviennent sont souvent sous-déclarées ou ne reçoivent pas un soutien adéquat de services spécialisés.
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